La plupart des lecteurs attendent qu’un livre les distraie de leur quotidien. Selon leurs goûts, ils choisiront, dans ce but, un roman sentimental, policier, de science fiction, d’espionnage ou encore d’horreur. La principale caractéristique de cette littérature est d’être accessible à tous par la simplicité du vocabulaire et de la syntaxe. Il s’agit de retenir l’attention sans exiger un gros effort de concentration. L’espace de quelques heures, le livre joue le rôle d’écran entre le lecteur et son environnement. C’est pourquoi les romans de Mary Higgins Clark ont un tel succès : un suspense bien construit, axé sur le sort de la victime, des personnages stéréotypés et une fin heureuse sont les ingrédients qui assurent au lecteur un moment d’évasion. Dans le roman policier où le personnage principal est l’enquêteur, le lecteur devient actif et essaie d’élucider le mystère avec les indices dont il dispose. Agatha Christie est le maître incontesté de ce genre et ses romans vendus dans les grandes surfaces et les kiosques ont toujours leurs inconditionnels. Mêmes points de distribution et même succès pour les romans sentimentaux : ceux-ci rappellent au lecteur le conte de fée où l’héroïne malheureuse est sauvée par le prince charmant. La collection Harlequin s’est spécialisée dans ce type de littérature « à l’eau de rose » qu’elle destine à un public féminin. Ainsi, on vend du rêve aux lectrices dont le quotidien est souvent fort différent de celui des protagonistes. Flaubert déjà montrait l’influence pernicieuse de tels romans sur son héroïne, Emma Bovary, devenue incapable d’accepter la réalité. Le roman sentimental « distrait » au sens où Pascal l’entendait : il nourrit l’imaginaire d’illusions et peut devenir une fuite, un « divertissement » dangereux. Mais aujourd’hui, l’heure est plutôt à la magie… L’immense succès des quatre tomes du jeune sorcier Harry Potter devient un phénomène sur lequel s’interrogent les sociologues. Comme dans la plupart des contes, un