Introduction. Le XIXème siècle, est celui du nationalisme et de l'émancipation. La grande question du siècle est celle de la nation. L'idée commence à émerger que ce ne sont plus les conquêtes des souverains qui dessinent un royaume, mais l'attachement à une langue, à un système politique, à une culture commune. Considéré aujourd'hui comme péjoratif, le nationalisme fut la recherche de chaque peuple de valeurs communes, souvent à travers un ancêtre commun. Celui-ci sera idéalisé, représenté en majesté, et l'Histoire sera parfois tronquée, mystifiée. Ainsi, des épopées se voient accaparées , sortant de l'ombre et de la poussière, afin de remplir le rôle de point de rassemblement national. Beowulf, en Angleterre, est un poème épique datant probablement du haut Moyen-Âge, et est redécouvert en 1818. En France, la chanson de Roland qui était oubliée fut réédité par Francisque Michel en 1837. Alors que cette course acharnée dans la collecte de valeurs nationales se traduisaient dans l'art, tardivement avec Lionel Royer dans la peinture française, et dans la musique en Allemagne avec Wagner, des fouilles sont menées afin de découvrir une exactitude des épopées. L'Iliade et l'Odyssée, intéressant d'abord les Grecs par soucis d'épopée nationale, puis toute l'Europe en raison de la racine commune qui la rattache au monde grec antique, se virent ainsi étudiées de plus près, par des scientifiques et de riches aventuriers. En 1801, deux universitaires britanniques, Edward Daniel Clarke et John Martin Cripps avancent l'hypothèse que Troie est située sur la colline d'Hissarlik. Cette approche scientifique des textes homériques conduisirent des hommes à se rendre sur place, l’Iliade en main, afin de trouver Troie grâce aux descriptions qu'en fait le poète. Charles Mac Laren, dès 1822, et les premières fouilles du consul anglais Frank Calvert en 1863, confirment l'hypothèse que Troie se trouve non pas au village de Bournashi, mais sur la colline d'Hissarlik. Ainsi,