histoire de la mode marie antoinette1
Elle a révolutionné le vêtement féminin au XVIIIe siècle, inspire les créateurs encore aujourd’hui. A l’occasion de la sortie du film Les adieux à la reine, histoire et décryptage du style d’une souveraine de légende.
Elle a tout lancé, ou presque, l’habit de fantaisie et celui de ville, la robe à la polonaise en frac, aux ailes et à la coqueluchon, le pierrot, les tissus «bouquet de milieu», «larmes indiscrètes», «cuisse de nymphe» et «soufre tendre», la couleur puce, les grandes plumes, les bonnets à la Genlis, à l’égyptienne, à la capricieuse, à la laitière, le pouf à papillon renversé, et l’Aristote (une robe de grossesse). Sa portraitiste favorite, Elisabeth Vigée-Lebrun, la décrit «grande, admirablement bien faite, grosse sans l’être trop».
Personne ne porte comme elle le peignoir de gaze ou le nœud de chignon, ses faiblesses à elle sont les souliers taillés dans des matériaux précieux et fragiles incrustés de pierres fines, les coiffes hautes de trois pieds emberlificotées de toutes sortes d’objets, les robes de cour parées à l’infini de glands, de paillons, de guirlandes, de franges, de zéphyrs, de fraises, de bouillons et de ruchés, les colifichets en forme de marguerites, de jacinthes, de coquelicots, de boutons de rose et d’œillets…
Marie-Antoinette règne sur les tendances comme elle règne sur le cœur de son mari, avec panache
Sa parurière et marchande de modes, la demoiselle Rose Bertin, qui tient par ailleurs boutique dans la rue du Faubourg-Saint-Honoré, à Paris, orchestre la révolution de satin de la jeune souveraine, elle lui donne un nouveau pouvoir en veillant à ce que chacune de ses apparitions publiques crée toujours plus de surprise et d’envie que la précédente. Les deux femmes ont été présentées l’une à l’autre par la duchesse de Chartres (Louise Marie Adélaïde de Bourbon, une arrière-petite-fille de Louis XIV), un beau jour de l’été 1774, et