Histoire de l'observation en sciences sociales
L’O telle que nous l’abordons dans ce cours n’a pas toujours eu la même signification ni le même crédit. Cette séance se propose donc de retracer –rapidement- les différentes trajectoires et étapes de l’institutionnalisation de cette méthode de recherche qu’est l’O.
L’histoire de l’O est liée essentiellement à deux dynamiques qui sont interdépendantes :
• A l’histoire des disciplines des sciences sociales
• Aux différentes traditions nationales
La difficulté des chercheurs a adopter une attitude d'objectivation envers la réalité sociale qui les entoure ne se marque pas seulement dans l'évitement prolongé des sujets les plus proches d'eux; on la retrouve également a propos du choix des méthodes de documentation puisque la plus simple d'entre elles, l'observation in situ par le chercheur, ne fut intégrée qu'avec difficulté dans la panoplie des méthodes ordinaires des sciences sociales.
Les origines de l’O : l’O des peuples lointains
Les premières pratiques de l’O sont en partie née de la curiosité, peur, étonnement des voyageurs, missionnaires, commerçants et administrateurs face à des groupes humains différents des groupes occidentaux.
Au XIX ième siècle en France, des expéditions de voyageurs vont aller observer directement des peuples dits « sauvages », clairement méprisés par les européens. Parallèlement à ces récits de voyageurs commence une réflexion sur l’usage et la pertinence de ce type d’O. Celui-ci est jugé trop rapide et peu systématique et surtout ethnocentrique : ie fondés sur des jugements à partir de valeurs de nos propres sociétés et ne cherchant pas à réellement comprendre ces sociétés.
EX de récits de voyageurs
L’anthropologie et l’O directe débutent en se dégageant des récits de voyageurs, plus proche de la pratique de l'archéologie avec des inventaires d'objets, des instruments utilisés... Peu à peu, l’O des activités dites indigènes va se détacher des