Histoire économique de la France
Analyse du couple par son linge
Jean-Claude KAUFMANN
TOILE DE FOND :
La femme et le linge : un lien fort unit la femme, l’eau et le linge. La femme et la gardienne du linge « dans les moindres replis du linge la femme a profondément inscrit son histoire » (p.17) Au XIXème siècle « en aucun domaine, le linge n’est et ne peut être une affaire d’hommes » mais à partir des années 60-70 « les rôles domestiques (…) deviennent plus ouverts (…) car la machine a favorisé l’accoutumance de l’homme au lavage ».
L’évidence des gestes : la définition de la saleté est une construction sociale. Le choix pour l’individu n’est pas libre mais régi par le jeu de classement par rapport aux autres et l’histoire familiale. Au contraire « le rangement est davantage défini par le jeu social de distinctiontion et de classment que par un principe identitaire (…) Les couples tendent donc à unifier autant que faire se peut leur idée du propre et du rangé. »
L’injonction, la pénibilité, le plaisir : l’injonction est une construction sociale (historique, familiale, personnelle) ayant produit le cadre d’évidence qui pousse à l’action. Mais le sentiment du devoir est paradoxalement le premier signe de son affaiblissement (il n’apparaît que parce qu’un doute a surgi. La rébellion du corps, la sensation de pénibilité pousse à se répéter les principes guidant à l’action pour s’autoconvaincre. Pour pérenniser l’automatisme « le plaisir fonctionne comme un renforcement de l’habitude »
PARTIE I : LA FORMATION DU COUPLE
CHAP 1 : LA TRANSMISSION DES MANIÈRES
L’enfance : période d’autonomisation de l’individu concernant le propre et le rangé. L’enfant acquiert des habitudes par les gestes plus qu’il ne saisit le sens ce qu’il fait. C’est aussi une période marquée par la résistance à la discipline inculquée par les parents. C’est souvent à partir d’une résistance du corps que se cristallise une révolte des adolescents.
Parcours féminin : apprentissage et révolte : le rapport