Homosapiens
En 1910, on était 1,7 milliard. Les déserts étaient déserts, les forêts vierges étaient vierges. En 2010, on sera 7 milliards. Et, vu de satellite, il n’y a plus de coin de terre où l’on ne repère pas l’action de l’homme.
Quand les pharaons vivent en banlieu : Lorsqu’ils construisaient les pyramides de Khéops, Khephren et Mykérinos, les pharaons ne pouvaient pas prévoir qu’un monstre allait approcher si près de leurs divins tombeaux. Le monstre, c’est la capitale actuelle de l’Egypte qui a poussé ses tentacules jusqu’au plateau de Gizeh où s’élèvent les glorieux monuments. Et l’extension est loin d’être terminée, puisque le Caire accueille 2000 personnes supplémentaires chaque jour. Au temps du pharaon Khephren, l’Egypte comptait 2 à 3 millions d’âmes. En 2010, le compteur affichera 85 millions.
Le désert sommé, de donner du blé : Dans la dépression désertique Wadi as-Sirhan, au nord de l’Arabie Saoudite, pas de pluie mais du pétrole. Et, par conséquent, des dollars en pagaille. Avec cet argent, le régime saoudien a décidé de développer son agriculture. Des cultures de blé sont arrosées par des systèmes à pivot : imaginez des tubes de 60m de long, percés de diffuseurs, et qui tournent autour d’un pivot central grâce à un moteur électrique commandé par ordinateur. Le pivot est relié à une pompe qui va chercher à 500m sous terre l’eau d’une très vielle nappe phréatique. Problème : dans trente ans, cette nappe sera épuisé.
Des dattes au carré : L’oasis de Liwa se situe au bord du plus vaste et plus inhospitalier désert de sable du monde, le Rub al-Khali. Les cultures (légumes sous serre et palmiers-dattiers) sont arrosées par micro-irrigation : un réseau de tubes en plastique enterrés dispense le précieux liquide, pompé dans la nappe phréatique, directement sur les racines des plantes. Jusqu’aux années 1950, les caravanes de Bédouins évitaient le Rub al-Khali comme la peste. Aujourd’hui, le pétrole y a donné naissance