INITIATION SUR PHEDRE
Réflexion sur Phèdre
La tragédie en France s'est essentiellement développée durant le Classicisme, où elle a connu son apogée. Le genre met en scène des personnages issus de l'aristocratie, ayant souvent une dimension historique ou mythologique. Ils entrent en conflit avec un élément qui les dépasse, lié à la fatalité, l'amour ou le pouvoir. Racine, un des principaux représentants de la tragédie, s'est ainsi plus particulièrement intéressé à …afficher plus de contenu…
Quand en I3 Phèdre avoue à Oenone son amour pour Hippolyte elle la prévient avec une formule hyperbolique « Tu vas ouïr le comble des horreurs » puiss'arrange pour faire prononcer à Oenone le prénom d'Hippolyte. On relève une stratégie de retardement comparable dans l'aveu de son amour à Hippolyte quand elle commence par faire un double portrait du père et du fils avant de récrire l'épisode du minotaure.
Lors du dénouement elle ne s’exonère pas seulement de sa responsabilité. Elle prend le temps d'avouer à Thésée qu'Hippolyte n'était pas coupable. D'autres actes de Phèdre montrent également sa lucidité. En effet dès qu'elle découvre l'ampleur de son amour pour son beau-fils, elle en appelle aux Dieux, l'éloigne, s'efforce de prendre de la …afficher plus de contenu…
Cet aspect plus inavouable s'accompagne d'une certaine mauvaise foi de la part de
Phèdre. Si elle a conscience de sa culpabilité, elle ne cesse, comme on l'a vu précédemment d'évoquer des circonstances qui lui sont extérieures. Le regard qu'elle porte sur Oenone s'avère très éloquent : alors que, même maladroitement, celle-ci ne cesse de la protéger, Phèdre dans ses ultimes paroles se montre impitoyable à son égard en la qualifiant de « détestable ». On le voit également dans sa tendance à