Les sociétés dites avancées sont caractérisées par la rapidité de leur développement et paraissent être en perpétuelle mutation. Une invention chasse l'autre qui tombe de ce fait en désuétude ; ainsi ce qui appartient au passé apparaît-il aux yeux de beaucoup comme irrémédiablement dépassé. Pourtant dans La chasse au bonheur. Jean Giono affirme que "le passé ne peut pas être entièrement aboli sans assécher de façon inhumaine tout avenir". Un tel jugement relève-t-il simplement d'une vaine nostalgie ou met-il au contraire utilement l'accent sur une tradition vivifiant l'avenir ?

I. Considération du passé : en quoi serait-elle inutile ?

A.Impératifs d'une société moderne.
1. Dynamisme et efficacité :
- Se pencher sur le passé, c'est renoncer provisoirement à l'action ; or notre société ne semble pas faire la part belle aux contemplatifs souvent assimilés aux oisifs. ex. dans un climat concurrentiel, les acteurs économiques livrent un combat de tous les instants.
- Etre efficace ne demande-t-il pas de se détourner au plus vite des méthodes traditionnelles, des anciennes technologies ? ex. retard pris par les entreprises dont le personnel tarde à faire usage de l'informatique.
2. Volonté d'innover :
- Pour progresser, il ne faut jamais se satisfaire de l'acquis. Ainsi le chercheur scientifique aura-t-il comme préoccupation majeure de découvrir le caractère erroné d'une théorie établie. Y Parvenant, il peut alors en élaborer une nouvelle rendant la précédente caduque, et abolissant par la même le passé.
- Aussi parait-il nécessaire d'avoir en vue l'avenir, et de considérer le passé d'un regard avant tout critique, en avant soin d'éviter des attitudes empreintes de nostalgie.

B. Attitude de repli
1. Immobilisme
- Poids des habitudes : tendance à répéter des comportements, d'autant mieux ancrés qu'ils sont anciens ( l'habitude est une seconde nature ) "Notre misérable espèce est tellement faite que ceux qui marchent dans le chemin battu jettent