« Il n'y a pas d'exemple d'une révolution qui n'ait fini par accroître le pouvoir de l'etat » lénine
« La grande révolution dans l'histoire de l'homme, passée, présente et future, est la révolution de ceux qui sont résolus à être libres. » Dans un discours à Khrouchtchev à 1961, John Fitzgerald Kennedy développe ainsi la finalité, selon lui de toute révolution qui est l’acquisition de plus de liberté . L’étymologie du terme même de « révolution » qui vient du latin « revolutio » signifiant « retour au point de départ », et donc marqué par l’idée du retour voire du retournement. Au sens politique, la révolution c’est une « transformation délibérée, rapide, brutale et radicale d’une société » selon la définition du dictionnaire de la pensée politique de D. Colas. C’est en ce sens qu’elle se distingue de la simple révolte qui ne souhaite qu’aménager le système en place et non pas en changer radicalement. La révolution est connotée positivement, étant associée à l’idée d’un progrès, d’une victoire sur le passé. D’autre part, il est difficile de donner une définition uniforme des révolutions dans le sens où elles se distinguent par leur brutalité ou leur lenteur, la mobilisation des masses ou d’une élite militaire, politique ou sociale. C’est pourquoi nous nous attacherons ici, à analyser non pas les révolutions dans leurs différences, mais à travers leur dénominateur commun : le besoin d’une légitimité nouvelle du pouvoir politique. Cependant, la révolution pour se réaliser suppose et doit asseoir cette légitimité, et ainsi se retrouve confrontée à l’écueil de la radicalisation et de l’emprise du tout Etat sur la société Ainsi on peut se demander si toutes les révolutions accroissent inéluctablement le pouvoir de l'Etat. Il semble que la révolution contre le pouvoir de l’Etat peut voir sa légitimité remise en question, il n’en demeure pas moins vrai que le triomphe de la révolution libérale contredit le schéma d’un accroissement des pouvoirs