Clindor est en changement constant tout au long de la pièce. Dans la partie comédie, il nous apparaît comme un héros picaresque frivole, fourbe et en marge de la société, qui méprise les lois et les codes moraux. Le changement intervient à la scène 7 de l’acte IV, où il se retrouve confronté à lui-même dans une sombre prison. Cette période d’introspection lui permet de se découvrir lui-même ; et il en ressort un personnage tragique, plus honnête et véritable. Ce moment de la tragédie amorce une nouvelle partie de la pièce : la fiction. Clindor a alors réellement trouvé son chemin et il arrête ses nombreux métiers éphémères et itinérants pour devenir comédien. Cette profession lui convient tout à fait, car il a joué sous des apparences et des déguisements tout au long de la pièce. Son rôle dans cet acte est particulièrement important. Il permet de faire comprendre à son père l’importance et la valeur du théâtre. Son père l’accepte volontiers, satisfait que son fils se soit sorti vivant de cette aventure. A travers Clindor, Corneille fait passer à tout les spectateurs cette revalorisation du théâtre. tous ces métiers ont un point commun : ils reposent d'une manière ou d'une autre (avec plus ou moins de souci de la légalité) sur le mentir, le mentir-vrai, la duplicité... Soit que Clindor exerce une profession sans en avoir appris le commencement; soit qu'il vende du leurre; soit qu'il invente et imagine; soit qu'il triche, il utilise des subterfuges, des masques et déjà, sans le savoir encore, joue divers rôles dans le théâtre de la vie.

Un matamore, c'est un fanfaron, un vantard. A l'origine, le mot signifiait "Tue le Maure". C'est le surnom donné par les Espagnols à Saint Jacques dont l'intervention lors d'une bataille contre les maures aurait permis la victoire. Pendant la guerre d'Irak, d'ailleurs, un escadron espagnol portait un écusson brodé au nom de Matamoros... La langue de Matamore vient d'une autre époque que celle des jeunes héros de Corneille.