Incipit enfance
- c’est ensuite le passage à une phase d’ébullition et de rébellion intérieures scandée par une série de gradations qui traduit le basculement « inexorable » vers la transgression. A la pression « et douce et ferme… » dont la force est traduite par la polysyndète et par la gradation, répond une autre force, contraire celle-ci : « veut se dresser », « ça se redresse, se dresse plus fort, plus haut, ça pousse, projette violemment hors de moi ». Au paragraphe suivant, nous retrouvons le même système d’opposition reformulé non plus en termes de sensations mais en termes d’oppression et de résistance : « m’entourent, m’enserrent, me ligotent » / « je me débats », « je me libère ».
la place du langage
- le langage est ainsi défini comme un moyen d’oppression et d’aliénation autant que de libération car, l’acte de transgression est rendu nécessaire par le langage qui le précède et en constitue en quelque sorte la promesse. D’autre part, le langage est comparable à cette paire de ciseaux qui fait sortir l’informe de la vie intérieure vers la lumière de la conscience et de la communication. Enfin, Sarraute place ainsi doublement son autobiographie sous le signe de la transgression puisqu’elle fait éclater la forme traditionnelle du genre au profit d’une exploration originale du souvenir. → tropisme du souvenir.
- le langage est perçu dans sa matérialité par l’enfant (cf réflexion sur les sonorités de « Zerreissen » qui amènent peut-être l’acte lui-même + les allitérations en « s » et « ch » à la fin du texte et qui font entendre le bruit de la soie se déchirant → plaisir de la transgression retranscrit par le plaisir des sonorités = jeu