Inflation
La définition la plus simple que l’on peut donner de l’inflation est celle d’un « processus de hausse cumulative et auto-entretenue du niveau général des prix ». Elle met l’accent sur l’idée d’un mécanisme mettant en cause des variations multiples, de longue durée, générant lui-même les causes de sa permanence, et s’exprimant par l’augmentation de la plus grande partie des prix. Ce processus se distingue donc des hausses sectorielles de certains prix, même si elles sont fortes, ou de celles qui, pourtant généralisées à l’ensemble de l’économie, restent sans lendemain, car elles ne mettent pas en œuvre des ajustements provoquant des effets de retour (« feed-back » ou circuits inflationnistes).
Ainsi définie, comment l’inflation peut-elle s’expliquer ?
L’analyse classique, inspirée par la théorie quantitative de la monnaie, explique l’inflation par une augmentation des moyens de paiement plus forte que la croissance de la production. John Maynard Keynes, quant à lui, envisage l’inflation comme le résultat d’une inadéquation entre l’offre et la demande. Une troisième approche considère que l’inflation ne se déclenchera que s’il se produit une hausse des coûts de production entraînant la spirale prix-salaires. Enfin, ces approches demeurant partielles, une dernière analyse n’envisage plus l’inflation comme un phénomène pathologique ou un dérèglement passager de l’économie, mais au contraire, comme un facteur d’atténuation des crises économiques.
I. L’inflation par la monnaie
A. La théorie quantitative de la monnaie
La formalisation la plus courante de cette théorie est celle d’Irving Fisher : MV = PT (où M = masse monétaire en circulation ; V = vitesse de circulation de la monnaie ; P = niveau général des prix ; T = volume des transactions à assurer). On déduit de cette équation que tout accroissement monétaire supérieur à celui de la production réelle se traduira (V étant supposée constante) par un ajustement