Inflation
Clemente De Lucia
’économie de la zone euro traverse une profonde récession. Au premier trimestre 2009, le PIB a reculé de 2,5% t/t, la pire performance jamais enregistrée, après s’être déjà contracté au cours des deux trimestres précédents. L’acquis de croissance pour 2009 s’inscrit déjà à -4%. Les résultats des enquêtes publiées font état de légers signes d’amélioration pour le deuxième trimestre 2009. Toutefois, on ne saurait encore parler de reprise. Les indicateurs avancés, toujours à des niveaux historiquement très bas, signalent une poursuite de la contraction de l’activité. Les chiffres montrent que les récessions consécutives à une crise financière sont plus sévères et ont tendance à durer plus longtemps. Elles sont par ailleurs d’autant plus graves lorsqu’elles sont synchronisées. Malheureusement, la situation actuelle conjugue crise financière et synchronisation de la récession au niveau mondial. L’inflation est manifestement orientée à la baisse et pourrait même devenir négative cet été, en raison essentiellement des effets de base liés aux prix de l’énergie. On ne saurait, toutefois, qualifier cette situation de déflation qui se caractérise par une baisse généralisée de toutes les composantes de l’indice des prix. Il convient cependant de s’interroger sur les risques de déflation dans la zone euro. L’élargissement de l’output gap et la hausse des taux de chômage vont probablement pousser à la baisse l’inflation sousjacente pendant le reste de cette année et l’année prochaine. De plus, même si l’on ne peut qualifier de
L
déflation les taux d’inflation négatifs que nous aurons cet été, il convient de ne pas sous-estimer l’impact de ces derniers sur les anticipations d’inflation. De fait, les anticipations d’inflation et l’inflation elle-même sont étroitement liées. Les anticipations d’inflation constituent un déterminant important de