Ingérence selon tzvetan todorov
Tout d'abord rassurons le lecteur. Cet hommage n'est en rien posthume mais en l'honneur d'un homme bien vivant et dont la pensée est particulièrement stimulante.
Le CNRS, par l'intermédiaire de Jean-Marie Schaeffer et Ioana Vultur, a eu la bonne idée d'organiser un colloque international de trois jours démarrant le 14 octobre à l'école nationale supérieure en l'honneur de Tzvetan Todorov.
J’y ai l'immense plaisir d'y participer pour traiter du sujet « De la philosophie à la stratégie ». Il peut, a priori, paraître curieux qu'un géopoliticien vienne discuter de l'œuvre d'un philosophe. Le paradoxe n'est qu'apparent. Todorov, à de multiples reprises, est intervenu avec bonheur dans le champ géopolitique. Il l'a fait avec une envergure et une largeur de vue bien supérieure à une grande partie de nombreux spécialistes de géopolitique. Je ne crois pas que les philosophes soient supérieurs aux stratèges mais ils peuvent être les bienvenus dans cette discipline. Il est des philosophes, comme des stratèges, pour qui le souci de la vérité ne se discute pas, d'autres qui la foulent allègrement aux pieds. Il en est de cohérents et d'autres qui appliquent des principes géométrie variable. Il y en a qui se laissent porter par les vents dominants, d'autres qui n'hésitent pas à aller à contre-courant.
Tzvetan Todorov est d’une très grande rigueur intellectuelle, il n'hésite pas à aller à l'encontre des idées reçues même et surtout si elles sont dominantes.
Trois de ses principaux livres ressortent du champ géostratégique : Mémoire du mal, tentation du bien écrit peu après la guerre du Kosovo, Le nouveau désordre mondial après celle d'Irak, La peur des barbares peu avant l'élection de Barak Obama.
La guerre du Kosovo et la guerre d'Irak sont perçues très différemment par les opinions. La première a été unanimement soutenue par les gouvernements européens et très largement par les opinions. La seconde a divisé les gouvernements mais les