Instant fatal - queneau
« Pour un art poétique » L’instant fatal QUENEAU (20°)
L’auteur : Queneau (1903 – 1976) participe au mouvement surréaliste. A la fois mathématicien, romancier, dramaturge et poète, il explore sans cesse toutes les possibilités du langage à travers ses œuvres
Œuvres : Exercices de style, Zazie dans le métro, Les fleurs bleues
Le texte : fut publié en 1947 dans le recueil l’Instant Fatal. Il évoque sur le ton humoristique le thème de la création poétique.
Problématique : quelle conception de la poésie illustre ce texte ? I) La poésie est un jeu sur le langage II) la poésie est une réflexion humoristique sur elle-même
I) La poésie est un jeu sur le langage : le poète joue sur le l’énonciation et sur les mots 1) Le jeu sur l’énonciation : le poème est « mis en scène » un peu comme au théâtre par une double énonciation. a) Le poète est à la fois l’ émetteur et le destinataire : - il utilise la 1°personne du singulier en tant qu’émetteur « j’ai envie/je t’enfile… » - il s’adresse à lui-même et au lecteur dans une sorte de monologue humoristique. b) Le poème est aussi le destinataire : - le poète s’adresse au poème sur un ton injonctif « viens ici » (X3 en anaphore) - le poème est personnifié « en voilà un qui passe », comparé à un enfant ou plutôt à un petit animal sauvage « petit, petit, petit » qu’il voudrait apprivoiser 2) Le jeu sur les mots : le poète exploite les différents niveaux de langue, la polysémie et les néologismes. a) Niveaux de langue : -le poète utilise le langage familier, habituellement banni en poésie classique « la vache/il a foutu le camp » -mais ce langage familier se mêle à des figures poétiques comme la métaphore « viens ici que je t’enfile/sur le collier de mes autres poèmes » ( comparé : le poème/comparant une perle). b) La polysémie : il utilise aussi la