Intermediation financiere
La finance islamique est souvent présentée comme un mastodonte, représentant une menace pour l’économie française et européenne.
Au-delà des polémiques sur la sincérité des principes religieux et moraux dont elle se réclame, ainsi que sur l’éventuelle agressivité des pratiques sociales dont elle émane, qu’en est-il de son poids financier, au plan strictement factuel ?
Une étude universitaire récente, le rapport Jouini et Pastré du 8 décembre 2008, fait le point. On peut évidemment ne pas partager son parti-pris favorable à l’introduction en France de la finance islamique, mais ses données chiffrées paraissent difficilement contestables.
En voilà un long extrait, qui répond à la question.
1.4.1 Les premiers développements de la Finance Islamique
Malgré ses racines théoriques lointaines, la Finance Islamique est une construction contemporaine. Durant des siècles, en effet, il n’y eut pas véritablement un système financier islamique complet. Il n’y eut que l’interdiction du riba [l'intérêt]. On ne proposa pas des modes de financement alternatifs, ni n’imagina d’organisations financières adaptées. Sans les structures et les produits, on ne peut évidemment pas parler de finance proprement dite.
Les premières expériences modernes dans ce domaine datent des années 1960, avec l’expérience des caisses rurales MitGammar en Egypte et du « Pilgrim’s Management Fund »(Tabung Hadjji) en Malaisie. Ces institutions avaient comme objectif de réduire l’exclusion bancaire et de promouvoir le développement des couches de population défavorisées. Leur activité qui avait essentiellement un objectif de développement, restait confinée au niveau local.
Ainsi, de nombreux économistes, sans ignorer ces premières expériences, s’accordent à considérer comme véritable date de naissance de la Finance Islamique moderne le début des années 1970, au carrefour de la montée du panislamisme et du boom pétrolier. Selon certains observateurs, le