Bérénice, Jean Racine : Acte IV, scène 5 Jean Racine écrit sous Louis XIV, grand amateur de théâtre. A l’époque où il écrit Bérénice, la monarchie se renforce avec une volonté de régir ce qui est publié et ainsi de faire en sorte que les pièces aient une portée morale. Cette période se rattache au classicisme qui prône un retour à l’Antiquité et qui a la volonté de former un homme idéal : l’honnête homme. Les pièces de théâtre classiques doivent permettre la catharsis, c’est-à-dire la purgation des passions du spectateur. La tragédie classique met en scène des personnages nobles, historiques ou légendaires. Le conflit tragique oppose souvent bonheur personnel et intérêt général. Le héros est alors plongé dans un dilemme. Racine appartient à ce mouvement littéraire et est considéré comme l’un des plus grands auteurs de tragédies de la période classique en France. Son premier succès Andromaque luit apporte le soutien de Louis XIV et l’impose comme égal de Corneille. (Bérénice de Racine et Tite et Bérénice de son rival sont radicalement différentes bien que jouée à une semaine d’intervalle.) Bérénice est une pièce inspirée de la romance entre le roi soleil et Marie Mancini (nièce de Mazarin). Titus devenu empereur ne peut se marier avec une reine étrangère. Il doit donc quitter Bérénice mais est incapable de le lui annoncer. Dans la scène étudiée, Bérénice a appris la nouvelle et oblige Titus à s’expliquer. Celui-ci est déchiré entre ses sentiments et son devoir. On se demande alors en quoi le dilemme entre pouvoir et amour dans cette scène rend cette dernière tragique