Lire La Fontaine, c'est découvrir un univers toujours divers, toujours nouveau, celui qu'à créer il y a plus de trois siècles un poète qui a modestement prétendu traduire en vers les maigres récits d'Esope, de Phèdre ou encore d'Absténius; et qui emporté par son élan de génie a donné naissance à un genre littéraire unanime : la fable lyrique. Une comédie oscillant entre sourire et tragédie. D'ailleurs, pour un fabuliste de l'envergure de La Fontaine, son oeuvre ne se résume pas à une simple succession d'apologues édulcorés pour les plus jeunes; mais plutôt un moyen par l'entremise duquel il ébruite tacitement son courroux et son indignation, ne voulant point souscrire à l'opprobre du scandale.
Le deuxième recueil est adressé Madame de Montespan et il souligne un soudain revirement des perspectives : La Fontaine ne s'adresse plus au Dauphin en tant qu'enfant mais plutôt en tant qu'un être mûr dont la probité intellectuelle serait à même de saisir le sens implicite de ses fables.
La fable 14 du livre VIII intitulée "Les obsèques de la Lionne" appartient au second recueil. On remarque que La Fontaine comme dans toutes ses fables suit son schéma habituel et confère à la fable l'esthétique poétique ainsi que la hargne de sa pensée, qu'il nous présente, ici, sous forme d'une pièce de théâtre.
C'est de ce fait que nous analyserons dans quelle mesure l'aspect divertissant, d'un côté, et l'aspect moral, de l'autre, tendent à servir les intérêts satiriques du