Introduction sur le roman d'alexandre, 1180.
Le Roman d’Alexandre fut écrit vers 1180 par Alexandre de Paris. Ce roman très romanesque conte à la fois la vie fabuleuse d’Alexandre mais il permet également de retranscrire ses exploits. Par ses différentes versions, ce roman connut une plus large diffusion que la bible au Moyen-âge. Ecrit par Alexandre de Paris ou de son vrai nom Alexandre de Bernay, ce roman antique - au sens ou il s’agit d’un roman écrit en 1180 mais qui reprend la mythologie antique –, et qui raconte l’Histoire d’Alexandre (sa vie et ses conquêtes), passionne et permet donc de diffuser un passé historique. En effet Alexandre est un modèle et un repère dans le monde. Très romanesque, ce roman, qui livre donc à la fois des données historiques et légendaires en langue vernaculaire, est divisé en quatre branches qui constituent chacune d’elles un récit différent. Ces branches sont elles-mêmes divisées en laisses : un héritage de la chanson de geste. On notera par ailleurs et lié à ces romans, l’apparition de l’alexandrin. Notre laisse se situe au début de l’ouvrage, et constitue le début même du récit. Dans les précédentes laisses le romancier évoque son intérêt d’écrire sur Alexandre ce qui suscite à la fois l’intérêt du lecteur et le prépare au début du récit. Le début du récit est annoncé tout à la fin de la troisième laisse. Pour résumé le passage à commenter : le romancier évoque le père d’Alexandre : le roi Philippe II de Macédoine, puis sa mère Olympias et enfin l’enchanteur Nectanebo. Il nous informe donc de la filiation d’Alexandre, de son rang social, de ses richesses, mais surtout, ce passage nous plonge directement dans le mythe même d’Alexandre, en lien avec le divin, héros légendaire et possesseur d’un destin hors du commun. En effet ce début de récit évoque des éléments romanesques : Alexandre de Paris évoque des rumeurs, un enchanteur, et, surtout, son destin qui n’est autre que celui de mourir jeune et empoisonné, c'est-à-dire invaincu sauf par la trahison.