INTRODUCTION C’est suite à une remise en question du mode d’appréhension de la question urbaine dans les pays dits du Sud et du rôle des villes dans le développement, naissant d’un constat alarmant relatif à une importante démographie de l’Afrique au Sud du Sahara , que la France a voulu connaitre l’efficacité , voire l’adéquation ou non de sa politique en matière d’aide internationale et de coopération vis-à-vis du secteur urbain. Pour cela, la tache fut confiée à Jean-Louis Venard, Ingénieur civil des ponts et chaussées, Architecte DPLG et Urbaniste, consultant indépendant en matière de développement urbain dans les pays en voie de développement avec une intervention dans la majorité des pays d’Afrique noire francophone. L’approche de l’auteur fut de savoir - s’il était possible à une période précise de mettre en évidence une ou plusieurs politiques françaises dans le secteur urbain – si cette politique avait évolué avec le temps – si son incidence est appréciable sur l’évolution du système urbain – s’il est possible de proposer des actions à entreprendre à partir de cette analyse.
1 - Le phénomène urbain en Afrique noire francophone au moment de l’indépendance
L’étude porte sur les 19 pays d’Afrique ayant en commun le français comme langue officiel et au moment des indépendances en 1960 couvrait une superficie de 10,5 millions de km² pour une population de 64 millions d’habitants sur l’ensemble de ces pays à climat très divers. Cette population était inégalement repartie avec des faibles densités de 2,3 habitants/km² pour le sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad) à des densités élevées de 106,5 hab/km² au Rwanda et Burundi réuni. En 1950, le taux d’urbanisation de la zone atteignait alors près de 13% et la croissance annuelle moyenne des villes était déjà de 5%. Donc on peut imaginer aisément que la période des indépendances est coïncide avec le démarrage du processus d’urbanisation dans les pays d’Afrique noire francophone, et ce processus