commentaire rhinoceros ionesco
La première apparition du rhinocéros, de « Nous avons fêté l’anniversaire d’Auguste » à « Il sort son mouchoir, se mouche » p. 26
Introduction Vie d’Ionesco Nous voyons une ville imaginaire où les habitants vont se transformer en rhinocéros les uns après les autres, une transformation tant physique et mentale. Nous sommes sur à la terrasse d’un café sur la place d’un village. Alors que Jean déplore la négligence de l’apparence de Bérenger, son goût pour la boisson et les désordres de sa conduite, un barrissement et d’énormes bruits de galop se font entendre. Jean reconnaît un rhinocéros. Tous excepté Bérenger réagissent.
I – La représentation d’une situation insolite : le passage d'un rhinocéros
1) L'importance de la bande-son L'extrait s'ouvre alors que les personnages sont en pleine conversation, mais parole bientôt dominée par un bruit de fond allant crescendo et qui va peu à peu être identifié. Les indications scéniques sont ici d'une extrême précision : « un bruit très éloigné », « un souffle de fauve », « un long barrissement », « les bruits sont devenus très forts », « Les bruits sont devenus énormes », « Les bruits du galop d'un animal […] tout proches ».
Après le passage du rhinocéros, on retrouve la même séquence sonore en decrescendo Les bruits […] s'éloigneront... » ou « Les bruits produits par celui-ci vont en décroissant » ou « Les bruits […] se sont bien éloignés ». Prise de conscience de ce bruit par les personnages progressive. Leur perception est rendue sensible au spectateur — par l'augmentation du volume de la voix de Jean : « criant presque pour se faire entendre », puis par l'interruption de son discours (« je n'en serais pas venu, car… »), et par sa double interrogation (« Que se passe-t-il ? », « Mais qu'est-ce que c'est ? »). L'intensité croissante apparaît également dans le fait que la réponse de Bérenger est inaudible, pour Jean comme pour le spectateur « on n’entend pas ce qu’il dit ».