Jacques
Comment, en Europe, sont gérés et réglementés les conflits du travail ? Les situations sont très différentes d’un pays à l’autre, tant dans le secteur public que dans le secteur privé. Un regard sur les différentes pratiques s’impose.
Depuis le début de l’ère industrielle, la grève a toujours constitué l’ultime recours des salariés pour se faire entendre par leur direction.
En près de 200 ans de développement industriel, bien des choses ont changé. Les conditions de travail et de rémunération se sont heureusement modifiées, les mentalités aussi. La grève reste toujours un outil utilisable, même si dans certains pays, comme les Pays-Bas ou l’Autriche, il se rouille un peu, faute d’avoir été utilisé depuis 20, 30 ou 40 ans ! Même dans les pays à tradition plus conflictuelle, les salariés s’en servent désormais « avec modération ». Non que les raisons d’insatisfaction aient disparu, mais plusieurs facteurs sont venus modifier le paysage.
Les tentatives pour réglementer le secteur public
Avant même la création de l’Union européenne, le droit de grève était, soit reconnu par la Constitution comme en France, soit de fait comme en Belgique.
La Charte de l’Union européen ne consacre la liberté de réunion, d’association, le droit de négocier, d’agir, y compris par la grève. Sans remettre en cause ce droit, la plupart des États s’efforcent de le canaliser, en agissant sur deux plans : réglementer l’usage dans le secteur public, imposer des procédures avant déclenchement dans le secteur privé.
L’Italie dans le secteur public, est longtemps apparue comme un pionnier et un modèle. Elle a tenté de faire coexister deux droits parfois contradictoires, le droit de grève et le droit pour chaque citoyen de pouvoir circuler, se faire soigner.
Dès 1984, les trois confédérations : CGIL, CISL, UIL décident de s’autoréglementer. Elles posent le principe de l’interdiction de conflits à certaines périodes