Jean de terrevermeil
Ce « tractatus » écrit en 1419 par Jean de Terre Vermeille, éminent juriste languedocien, est entré dans la postérité, grâce à sa logique et sa rigueur remarquables. Ceci dit, le contexte de rédaction de ce texte de doctrine semble pour le moins essentiel : face à cette situation de crise et en fervent défenseur du droit du dauphin, Jean de Terre Vermeille fonde son raisonnement sur le statut de successeur du dauphin, qui est un statut nécessaire auquel nul ne peut remédier. Terre Vermeille innove, apporte des principes nouveaux, il décrit les modalités d’une succession « statutaire », et l’esprit d’analyse dont il fera preuve sera sans doute à l’origine de l’officialisation de son texte, qui va devenir véritablement une loi fondamentale de la Couronne. Fondé sur une démonstration assez rigoureuse, ce texte présente quelques conclusions de Terre Vermeille qui va s’interroger sur l’exercice de la royauté, autrement dit les modalités de sa possession et sa transmission. Il cerne sur les règles qui la conditionnent ainsi que les principes qui en découlent (indisponibilité de la couronne, inaliénabilité du domaine, plus tard continuité du pouvoir royal).
Cet écrit de Terre Vermeille démontre qu’il y a une migration du droit privé au droit public de la succession au royaume de France et élabore une nouvelle vision de la dévolution de la couronne et y greffe de nouvelles notions. Jean de Terre Vermeille définit la transmission de la couronne qui devient indisponible (I) et va s’affirmer comme un bloc normatif intangible régi par de nouveaux principes