Jeunes et manifestation
En cette période de vive polémique suite à la déclaration de Ségolène Royal, incitant les jeunes à "descendre dans la rue", le débat se porte aujourd'hui sur l'aptitude des jeunes à avoir le recul nécessaire pour manifester, et ce, au sujet d'une réforme ne les concernant pas immédiatement.
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Un jeune, à 15 ans, se soucie t-il réellement de sa retraite quand il préfère sécher les cours et compromettre son avenir? Il est permis d'en douter. Ségolène Royal, les invitant ainsi à descendre dans la rue, semble donner prétexte à une révolte sociale; utilisant au profit de son parti de jeunes français influençables et mal informés. Nul n'ignore que les manifestations sont fréquemment empreintes de débordements. Est-il ainsi responsable de pousser la jeunesse à se rendre dans de tels mouvements quand sa sécurité n'est pas assurée? La conscience politique des lycéens, tout droit sortis du collège, commence tout juste à présenter un réel intérêt à leur yeux, intérêt qu'il est nécessaire de faire fructifier par leur instruction à l'école. Oser remettre en doute cet intérêt en les défiant, quelque part, de prouver leur implication dans la politique française par la manifestation contre une réforme ne les concernant pas encore prouve encore une fois le peu de crédit qu'on leur porte. C'est à l'école qu'on leur apprend à analyser ce contexte dans lequel ils ont du mal à se situer, c'est par l'enseignement et l'instruction qu'ils se confirmeront en tant que futurs électeurs attentifs et conscients. Demander à un jeune de se positionner aussi brutalement sur un sujet qu'il ne conçoit qu'avec peu de recul, lui suggérer implicitement de faire ''grève'' de ce qui lui permettra justement de mieux se créer sa propre opinion revient à se constituer un futur électorat crédule et mal averti. Serait-ce là ce que désire l'opposition? Mais un autre problème se pose: Les jeunes sont en colère, leur avenir les inquiète.