Jeunesse et sexualité
Par Bernard DE VOS,
Délégué général de la Communauté française aux droits de l’enfant
I. Introduction
« La Jeunesse et la sexualité partagent au moins un point commun : ces deux catégories souvent effraient »[1]. La jeunesse et la sexualité renvoient l’une et l’autre, dans l’imaginaire collectif, au danger, à l’interdit, à la marge.
Nous vivons dans une société de plus en plus voyeuriste et exhibitionniste, comme l’attestent de nombreux programmes de confessions ou de téléréalité, largement diffusés par les médias. Toutefois, des pans entiers de la sexualité juvénile échappent aux adultes. Nous avons donc souhaité donner la parole aux jeunes afin d’agrémenter la réflexion sur un sujet qui les concernent au premier plan.
De nombreuses questions ont orienté la réflexion : l’hypersexualisation de la société a-t-elle un effet sur les comportements sexuels des jeunes ? L’industrie de la mode, de la publicité et des mass médias joue-t-elle un jeu dangereux avec des êtres humains en construction ? L’éducation relationnelle, affective et sexuelle peut-elle permettre à la jeunesse de prendre distance par rapport aux messages prescrits dans les médias ? Comment parvenir à prendre de la distance avec toutes ces représentations culturelles de la sexualité ? Comment permettre aux jeunes de prendre de la distance et de construire leur propre sexualité sans se laisser « matraquer » par la pression médiatique ? L’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle, peut-elle être une réponse adéquate ?
« Notre société représente l'enfant comme un «adulte sexuel miniature», à l’image des concours de mini-miss. Cette mise en avant des enfants les arrachent à l’enfance pour les projeter violemment dans un monde adulte avec ces composantes de sexualité, de séduction, d’excitation… »[2]
II. La sexualisation de l’espace public
La sexualisation de l’espace public soumet les jeunes à une pression constante qui