John et le haricot moisique
« Tout ressemblance avec un conte pour enfant ne serait que pure et fortuite coïncidence »
John Bystowfly, jeune paysan de 33 ans, vivait dans une fermette délabrée perdue au milieu des cultures de maïs et de blé. Les étables et les granges pour ses animaux étaient les seuls bâtiments à des kilomètres à la ronde. Il possédait un potager avec toute sorte de fruits et légumes. Dans la cour de la ferme se trouvait Gus, son labrador attaché à sa niche, qui jappait sur les chats traquant les souris en attendant le retour de son maître. John s’occupait de tous ses animaux qui lui permettaient de vivre, lui et sa vieille mère malade et usée.
John n’avait pas de travail, et passait toute sa vie à la ferme pour rester aux côtés de sa chère mère et des animaux. Il n’était pas allé à l’école étant petit. Son père, Harry Bystowfly, mort aujourd’hui, l’avait conçu et éduqué dans le seul but de l’aider à entretenir la ferme, et alléger son propre travail. Il n’avait pas jugé utile qu’il sache lire et écrire pour traire les vaches, nourrir les poulets et faire les corvées, qui l’ont d’ailleurs tuées, laissant John seul, avec toutes ces tâches sur les bras.
Malgré cela, John aimait cet endroit, ou la nature se laissait aller à toute son exubérance, riche et verdoyante, et ou toute sorte d’animaux vivaient en paix, peu dérangés par les chasseurs.
Ce matin-là, John décida d’aller au marché vendre ses légumes, et le lait de ses vaches qui lui restait et dont il n’avait pas besoin. Il finit de nourrir les moutons et alla prévenir sa mère de son départ. Elle était dans la cuisine, sur son vieux rocking chair, en train de tricoter des vêtements chauds pour l’hiver prochain. Elle acquiesça d’un bref mouvement de tête, accompagné d’un grognement rauque. John prit donc ses affaires, une gourde d’eau, alla prendre sa charrette dans l’étable et y attela sa seule jument qui portait le doux nom de Cracotte. Il détacha Gus de sa niche pour