Jugement moral
D’un point de vue logique, il y a deux types de jugements :
- Les jugements de fait comme :
Le tiroir de la commode est coincé,
Le ciel est dégagé aujourd’hui, etc.
- Les jugements de valeur comme :
« Les oiseaux » est une très jolie petite pièce de Jean Philippe Rameau,
« Le traitement infligé aux femmes en Afrique est honteux » etc.
1) La différence entre les premiers et les seconds est considérable. Le jugement de fait peut être accepté dans la neutralité axiologique de son point de vue : il ne contient pas d’évaluation, ni en bien, ni en mal. Il énonce ce qui est et se présente comme une observation. Cependant, il s’en faut de très peu pour que l’on dérape du jugement de fait, vers une évaluation. (texte) Il suffit que l’intention qui l’énonce enveloppe un reproche ou une réprobation : Le tiroir de la commode est encore coincé ! Sous-entendu... il ne devrait pas l’être. Mais... qui a coincé le tiroir de la commode ? C’est lui qui est en faute ! Le ciel est encore dégagé aujourd’hui. Mais quand est-ce qu’il va donc pleuvoir ? Sous-entendu, Ce n’est pas bien qu’il en soit ainsi, il devrait en être autrement. Il faudrait qu’il pleuve. Le passage de l’observation au jugement est donc très rapide, parfois, il n’est introduit que dans le ton de la voix et il reste indécelable dans l’énoncé en tant que tel. Mais le changement qu’il opère est considérable, car il ne s’agit plus du tout de connaître, mais d’évaluer. Les jugements de valeurs sont principalement de deux types : valeur esthétique et valeur morale. Dans le relativisme ambiant qui est le nôtre, nous admettons aisément que la valeur esthétique dépend d’une appréciation qui est variable d’un individu à l’autre et ne saurait avoir un caractère absolu. « Joli », « magnifique », « laid », « horrible », « sublime », sont des termes qui entrent dans des jugements esthétiques, dont nous admettons aisément le caractère relatif. « Les goûts et les