Keynes la critique du laisser aller
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Keynes, le critique du laisser-faire
Gilles Dostaler
Alternatives Economiques Hors-série n° 073 - avril 2007
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L'histoire de la pensée économique
— avril 2007 —
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Nécessité de l'intervention publique, importance de l'incertitude et de l'irrationnel…, l'approche keynésienne bat en brèche l'analyse économique traditionnelle.
John Maynard Keynes (1883-1946) est sans conteste l'économiste le plus célèbre et le plus influent du XXe siècle. Il a donné son nom à une révolution, à des théories et à des politiques. Ce qu'on appelle le "keynésianisme" s'est imposé comme vision dominante des économies et des manières de les gérer dans les trente années d'après-guerre, avant d'être remis en question et battu en brèche par les divers avatars du néolibéralisme: monétarisme, économie de l'offre, nouvelle macroéconomie classique. Comme l'indique cette dernière appellation, il s'agit de revenir à l'approche théorique que Keynes avait critiquée et combattue de son temps et qu'il avait baptisée "économie classique".
L'efficacité illusoire de la main invisible
Cette économie classique, dans l'esprit de Keynes, se caractérisait principalement par sa foi dans l'autorégulation des marchés. Ses tenants croyaient à la stabilité intrinsèque des économies capitalistes. Bien sûr, des imperfections de marché, des accidents et autres chocs exogènes pouvaient les faire dévier de leur cours normal. Mais la théorie distillée dans les manuels orthodoxes enseignait que, dans une économie caractérisée par le plein-emploi des ressources et la stabilité des prix, le maximum de bien-être pour l'ensemble émergeait de la poursuite rationnelle par chaque individu de son intérêt matériel. La stagnation chronique de l'économie britannique des années 20 et le chômage