La blague
I-Recherches documentaires
Enfant terrible d’une famille fière de sa récente noblesse. François Arouet, né le 21 novembre 1694, à Paris, se distingue dès son plus jeune âge par son goût de la provocation. Elève agité des Jésuites du collège Louis-le-Grand, il désespère son père mais séduit la célèbre courtisane Ninon de Lenclos, alors octogénaire, qui le couche sur son testament. En 1715, le futur écrivain a vingt et un ans : la Régence est l’époque de toutes les folies, mais il dépasse les bornes en accusant d’inceste le Régent en personne. Il fut emprisonné pour cette impudence. Libéré sur l’intervention d’un ami haut placé, il se lance dans une carrière d’auteur dramatique. Tour à tour applaudi ou sifflé, il devient la coqueluche de Paris. Les « grands » le recherchent et le cajolent François Arouet, devenu Voltaire, mène la vie d’un dandy comblé. Mais un soir de décembre 1725, une altercation l’oppose, dans la loge de l’actrice Adrienne Lecouvreur, au chevalier de Rohan-Chabot, d’une puissante famille ducale. Rohan lève sa canne, Voltaire son épée, et Mlle Lecouvreur a l’esprit de s’évanouir… Trois jours plus tard, l’écrivain est roué de coups de bâton dans la rue par les valets du duc… Aucun des aristocrates qui lui faisaient fête ne prend son parti. Il est à nouveau embastillé. Il ne reste que deux semaines en prison, mais doit s’exiler en Angleterre. Autorisé à rentrer en France en 1729, il fait jouer Zaïre, le plus grand succès tragique du siècle. L’amour entre dans sa vie sous les traits d’Emilie du Châtelet, de treize ans sa cadette, épouse d’un marquis millionnaires et discret. Voltaire s’installe avec elle, en Loraine, au château de Cirey. Si ses Lettres philosophiques, inspirées par l’Angleterre sont brûlées sur ordre du Parlement, ses pièces continuent à être applaudies. Elu à l’Académie en 1746, il rédige des contes, L’Ingénu, Micromégas, Zadig. Hélas, Madame du Châtelet meurt en 1747, en accouchant d’une