La bonne poésie est-elle nécessairement novatrice ?
L’innovation poétique peut elle être comparée à une recherche scientifique ? La poésie n'est pas une science exacte, qui comporterait des lois ou des théorèmes. Elle appartient pourtant au champ des sciences humaines, plus précisément à la science du langage, c'est-à-dire à la linguistique. Le lecteur poète risque de s’insurger contre cette approche scientifique car il revendique la subjectivité de son ressenti artistique, à savoir l’émotion et le plaisir que lui procure la lecture ou l’écoute d’un beau poème. Faut-il qu’un poème qui "touche" soit apprécié en le décortiquant, l’analysant, le pesant comme un corps chimique ? Cette subjectivité n’empêche pas un esprit curieux de s’interroger : qu'est-ce qui fait que tel texte est ressenti comme "poétique", au contraire de tel autre ? Les linguistes se sont en effet penchés sur cette question. Pour eux la poésie est un énoncé centré sur la forme du message au contraire de la prose axée sur le sens, le signifié, avec un message orienté vers un but « extérieur» pour transmettre des informations, une marche en avant que peut symboliser une flèche, révélée