la colonisation archaique
Les anciens désignaient les établissements coloniaux par le terme d’apoikia. La colonisation se produit entre 800 et 550. On est confronté à des problèmes récurrents de datation, liés au fait que les sources littéraires sont très tardives par rapport aux événements et souvent contradictoires. Toutefois, la confrontation entre l’archéologie et les sources littéraires permet d’établir des chronologies fines. Néanmoins, les liens ne s’établissent pas toujours facilement entre les sources littéraires et l’archéologie. L’urbanisation ou encore l’augmentation du niveau de la mer ne permettent pas de fouiller certains sites comme celui de Syracuse. D’autre part, la datation de la céramique corinthienne est extrêmement discutée. Elle a longtemps été datée d’après les textes littéraires et selon les dates présumées des fondations des cités. Depuis les années 1940, les préhistoriens anglais ont mis au point une nouvelle technique archéologique : la prospection (Gordon Childe). Elle utilise des technologies aériennes, l’ostéologie et la résonnance pour balayer un maximum de territoire en surface. On dégage alors deux grandes vagues de colonisation :
750 à 650 en direction de l’Italie et de la Sicile.
650 jusqu’au milieu du 6ème siècle vers la mer Noire, l’Afrique et l’extrême-Occident (Corse, Languedoc, Catalogne). Certaines colonies de cette seconde vague sont des colonies secondaires, c’est-à-dire fondée par des colonies de la première vague.
La première vague de colonisation correspondrait plus à des colonies agraires alors que dans la seconde, on aurait des colonies de type emporion (place de commerce internationale). Cette dichotomie entre les deux types de colonisation n’est pas toujours opérante. Christel Müller a montré que, dans les colonies du Pont Nord, on ne peut pas catégoriser les colonies.
Le schéma historique de colonisation est constitué d’une première phase d’installation, d’une seconde phase de consolidation par des