La comédie a t-elle pour fonction de faire rire le public ?
Concernant la notion de comique, nous pouvons dire qu’il ne rit jamais à ses dépens; Don Juan mène toujours le jeu. Son habileté, son besoin de défier, sa tendance au mépris, le rendent apte à transformer tous les personnages en pantins. Il ridiculise les remontrances de son père dans la scène 4 de l’acte IV par une réponse sèche : »monsieur, si vous étiez assis, vous en seriez mieux pour parler ». Dans la scène 8 de l’acte IV, le commandeur lui-même serait un élément de dérision, s’il ne se transformation au-delà de la fantaisie et du caprice de Dom Juan, en une effrayante statue mobile.
Molière accorde beaucoup d’importance au comique gestuel en particulier pour le valet Sganarelle. Les parenthèses de la scène 2 de l’acte I sont au service du rire : »je parle au maître que j’ai dit », « ce n’est pas à vous que je parle mais à l’autre. Dans la scène 1 de l’acte III, pou conclure la démonstration de Sganarelle sur la supériorité de l’homme, Molière note : « il se laisse tomber en tournant ». Dans la scène 7, de l’acte IV, la réplique, « …qui est là! », (il s’agit de la statue) est accompagnée d’une indication gestuelle : -baissant la tête comme l’a fait la statue- qui donne à la frayeur du valet une intensité particulièrement comique.
Molière a voulu donner à l’ensemble de l’acte II un ton essentiellement divertissant. La seule condition sociale des personnages des paysans qui évoluent sur scène, fait rire le public. Pierrot, Charlotte et Mathurine s’expriment en patois, « je