la confiance
Le narcissique, dans le langage courant, est celui qui s’aime… un peu trop. Il dit donc en substance : je m’aime moi et pas vous. Si l’on peut y voir les implications négatives de propos si excessifs, on comprend aussi que, sans cette base solide, les coups de la vie risquent de nous laisser à terre. Or la vie est faite de coups : les coups de chance, les coups du sort, les bons et les mauvais. Même chez des adultes, sortis de l’enfance avec un narcissisme approprié, les accidents de la vie peuvent percer le bouclier.
Le chagrin d’amour est un de ces moments de la vie. Perdre son objet d’amour peut être vécu par certains comme tout perdre et se perdre soi. L’autre était un autre soi-même et un autre tout court. En ce sens, la psychanalyse nous apprend qu’aimer en adulte, c’est perdre l’idée, inconsciemment désirée, que l’autre doit être tout pour nous… et ce dès le début de notre histoire d’amour. C’est à nous qu’incombe la tâche de fabriquer la base du culbuto. Au reste, sans celle-ci, comment penser aimer un autre ?
Le chômage, la perte d’un emploi est une négation ponctuelle de notre moi social. Si l’on pense qu’être au chômage signifie tout perdre, ne plus exister, c’est que l’on découvre que tous nos investissements étaient placés dans notre travail. Qu’avons-nous fui en concentrant tout sur notre métier ?
Ne pas se battre, c’est entériner inconsciemment l’idée que le jeu n’en vaut pas la chandelle.
Nous avons rencontré trois personnes qui ont vécu ces drames. Robustes, elles se sont néanmoins