La confrontation des deux « blocs » de 1947 à 1991
Après 1945, l'alliance entre les vainqueurs de l'Axe est rompue et deux blocs militaires et idéologiques se constituent autour de deux superpuissances, les deux « Grands », les États-Unis et l'Union soviétique. Dès lors, les relations internationales vont se concevoir dans une logique bipolaire, obligeant les autres États à se ranger dans un camp ou dans l'autre. Sous quelles formes s'affrontent les États-Unis et l'URSS et comment la « guerre froide » débouche-t-elle sur une « victoire froide » ? Dans une première partie, nous analyserons la mise en place du monde bipolaire de l'après-guerre, puis nous nous intéresserons à son évolution et, enfin, nous verrons comment le monde est passé de la bipolarité à l'unipolarité.
I. 1947-1962 : la mise en place des « blocs » et de la logique bipolaire
1. Aux sources de la bipolarisation : une incompréhension croissante
En février 1945, la « Grande Alliance » avait semblé sortir renforcée de la conférence de Yalta. Américains et Britanniques avaient accepté les acquisitions territoriales de l'Union soviétique même si celles-ci étaient en contradiction avec les buts de guerre que s'étaient fixés de concert les Alliés. En échange, l'Union soviétique s'était engagée à organiser des élections libres dans les pays de l'Europe centrale et orientale libérés par elle. Mais à la conférence de Potsdam qui se tient juste après la capitulation allemande en juillet-août 1945, la tension devient déjà plus perceptible en raison du refus de Staline d'organiser des élections libres en Pologne. En fait, Staline veut établir son contrôle sur les États de l'Europe centrale et orientale pour constituer un glacis protecteur en cas de nouvelle agression militaire. Les Occidentaux redoutent une politique expansionniste de l'URSS. C'est le début d'une incompréhension croissante qui éclate au grand jour en 1947.
Cette année-là, le président américain Truman annonce son intention d'endiguer l'expansion soviétique en Europe. C'est la