La consommation des ménages
Marie-Emmanuelle Faure Hélène Soual
Division Comptes trimestriels
Clovis Kerdrain
Division Synthèse conjoncturelle
a dépense de consommation des ménages joue un rôle essentiel dans les évolutions conjoncturelles de l’économie française. Elle est en effet équivalente à près de 55 % du PIB et est ainsi le poste le plus important de la demande finale. En outre, même si l’amplitude de ses variations est plus faible que pour d’autres postes de la demande, comme l’investissement, elle contribue pour environ 30 % à la volatilité du PIB chaque trimestre. Or, depuis l’éclatement de la crise de 2008, la consommation des ménages a fléchi, progressant à un rythme moyen inférieur à celui d’avant-crise (+0,1 % par trimestre depuis 2008 contre +0,5 % par trimestre entre 2000 et 2007). Ce ralentissement est en grande partie expliqué par les déterminants habituels de la consommation des ménages français. D’une part, le pouvoir d’achat a ralenti. D’autre part, confrontés à un chômage en hausse et à une incertitude accrue sur l’environnement économique, les ménages ont constitué une épargne de précaution. Depuis 2008, les ménages ont également effectué certains arbitrages sur la composition de leur panier de biens. Face au ralentissement du pouvoir d’achat, l’ajustement de la consommation a ainsi davantage porté sur certains postes. Par exemple, alors que les dépenses d’alimentation ont peu ralenti, certaines dépenses de services se sont fortement ajustées : ainsi, les dépenses de services de loisir (hôtels, cafés restaurants, sorties culturelles et sportives) qui progressaient en moyenne de 2,1 % par an entre 2000 et 2007 se replient depuis 2008. Dans ces arbitrages, l’évolution des prix relatifs des produits a aussi joué un rôle. En diminution avant la crise, le prix relatif des biens par rapport à celui des services s’est stabilisé depuis 2008, ce qui a tendance à freiner la consommation des biens.
L
Juin 2012
23
La