La contraception (article)
Méthodes naturelles, caoutchouc, stérilet, spermicides, pilules... Aucune solution n'est efficace à 100 %. Mais si on laissait libre cours à la fécondité naturelle des femmes, elles auraient quatorze ou quinze enfants.
De quand date le contrôle des naissances ?
« C'est une caractéristique universelle de la vie sociale » écrit en 1936 le sociologue Norman Hines, pionnier de l'histoire de la contraception. A chaque époque, ses motivations et ses solutions. Souci démographique, volonté de séparer plaisir sexuel et reproduction, nécessité vitale quand la pauvreté est grande... Pendant des millénaires, les moyens employés sont radicaux. L'infanticide est déjà mentionné par l'empereur chinois Shên Nung (2737-2696 avant J.-C.), Mahomet l'interdit au VIe siècle et, en France, Charlemagne aura encore à légiférer. L'avortement est aussi très courant. Mais les humains n'ont pas attendu le premier microscope du Hollandais Van Leeuwenhoeck et sa découverte des spermatozoïdes en 1677 pour faire le lien entre semence et enfantement. Les sociétés très anciennes ou indigènes du monde entier pratiquent le coït interrompu (c'est la faute commise par Onan dans la Genèse). Les femmes avalent des potions à base de plantes, censées les protéger de la grossesse. Les recettes de contraception locale fourmillent. La gousse d'une plante proche du gombo sert de préservatif féminin en Guyane hollandaise, les Antillaises rincent leur vagin au jus de citron, au Dahomey les femmes utilisent des tampons de racines broyées... Certains ingrédients se sont révélés par la suite réellement spermicides, comme l'acide tannique, extrait de la noix de galle, contenu dans les tampons des femmes de Sumatra. Les premiers préservatifs masculins, en peau de serpent ou en boyaux d'animaux, étaient destinés à protéger des maladies. Ce n'est qu'à partir du XVIIIe siècle qu'ils deviendront un moyen de contraception. Leur production industrielle débutera après la découverte de la vulcanisation du