III. La « contrefaçon » du savon de Marseille

1) Une double production.

Nous allons tout d’abord nous intéresser aux savonniers qui cassent les prix. Quelles sont leurs démarches ?

Beaucoup d’entreprises fabriquant du savon de Marseille produisent deux savons dans les mêmes locaux. C’est le cas de la Savonnerie du Midi, dirigé par Gilbert la Tour. Cette entreprise dont les locaux sont situés à Marseille vend 3000 tonnes de savon chaque année avec un chiffre d’affaire annuel de 16 millions d’euros. C’est dans la ville le plus gros fabricant de savon de Marseille. Cette savonnerie fabrique dans les mêmes locaux, deux types de savons.

Le premier est le savon de Marseille classique, artisanal fabriqué dans des chaudrons selon l’usage depuis 400ans comme expliqué précédemment. C’est le cube vert connu mondialement. Ce savon porte le pentagone, avec la mention « Huile d’olive », le nom du fabricant et le nom de la ville de Marseille. Sur ce savon, l’entreprise se fait une marge faible.

Le pentagone portant la mention « Huile d’olive »

Le deuxième savon est un savon simple, de couleur beige et de forme rectangulaire. Il est aussi estampillé « Savon de Marseille ». Seulement ce savon n’est pas fabriqué selon la tradition, et ne comporte pas du tout les mêmes ingrédients. En effet, il n’est qu’un assemblage de bondillons de savon importés de Malaisie ou d’Indonésie. En à peine cinq minutes, les bondillons de savons sont assemblés pour former un savon compact. La production de ce savon est donc plus rapide, et ne demande aucune main d’œuvre car l’assemblage est mécanisé et les bondillons de savon d’Indonésie ou de Malaisie coûtent beaucoup moins cher que l’huile d’olive. La savonnerie peut alors baisser les prix et vendre son savon presque 3 fois moins cher que le véritable cube vert à l’huile d’olive. La marge de l’entreprise est alors beaucoup plus importante que sur le savon traditionnel.
Ce savon est « nature », l’absence d’huile d’olive lui