La culture générale est-elle un outil d'émancipation ou plutôt une aliénation
Dans son documentaire République, un abécédaire populaire, Hugo Latulippe invite une cinquantaine d’intellectuels, toute carrière et génération confondue, à se prononcer sur les enjeux actuels du Québec. Si certains préfèrent l’humour à la gravité, leurs réflexions convergent toutes en un même objectif : réveiller les citoyennes et les citoyens en questionnant les modèles économiques et sociaux qui les figent depuis trop longtemps dans un coma paralysant. C’est bien simple, pour Latulippe et ses invités, la société québéquoise est aliénée et, pire encore, elle a cessé de réfléchir. Les solutions? Elles seraient multiples, selon les différents intervenants. Recommencer à rêver en serait une. Si le documentaire en lui-même se veut être un véritable moteur de réflexion, voyons maintenant en quoi la culture générale est elle-même un moyen de relancer la discussion démocratique.
«La cité moderne traverse une période flasque. L’inspiration a comme un flou. L’histoire a comme un flat.» Ces phrases qui marquent l’ouverture du documentaire ne sont pas sans rappeler les idées de Fernand Dumont concernant la culture : cette «période flasque», ce «flou», ce «flat», c’est finalement cet état inconsistant que Dumont définit comme distance. Autrement dit, pour Latulippe comme pour Dumont, la société actuelle connait une crise de sens puisqu’elle flotte entre deux pôles, entre une culture originelle et une culture acquise qu’elle ne s’est pas encore tout-à-fait appropriée. Pour l’écrivain Yvon Rivard, cette mouvance dans la culture est souhaitable pour toute société voulant progresser. «Si on veut qu’une culture soit vivante, il faut toujours déceler le plus tôt possible à quel moment cette culture là est en train de se figer. Si on se fige dans une vérité, quelle qu’elle soit, elle devient notre tombeau.»
Ainsi, la société actuelle se