Khrouchtchev, la déstalinisation et ses limites
• Les dernières années de la vie de Staline ont été particulièrement sanglantes. Auréolé de son statut de vainqueur de la Seconde Guerre mondiale, largement relayé par la propagande et le culte de la personnalité, Staline est intouchable. Il mène une répression impitoyable contre tous ceux qu'il soupçonne de favoriser l'expansion des idées occidentales, mais aussi contre tous ceux qui le contrarient. Des membres du PCUS, de l'armée, de la communauté juive, des minorités non russes sont déportés en masse vers les goulags sans que la popularité de Staline (qui règne seul entouré de quelques proches) soit écornée. Il y a 2,7 millions de Soviétiques dans les camps de travail en 1953. La population souffre de pénuries alimentaires car l'obsession de Staline est le développement des industries lourdes et non de l'agriculture. Dans ce contexte, la mort du dictateur le 5 mars 1953 est un véritable soulagement. Un million de prisonniers sont libérés et des responsables de la terreur sont exécutés.
• Mais la succession de Staline provoque des luttes de pouvoir entre les différents dirigeants soviétiques. Il faut attendre 1956 pour que Nikita Khrouchtchev prenne la direction de l'État. Le 24 février 1956, il lit un rapport accablant sur les crimes de la période stalinienne devant le XXe Congrès du PCUS. Initialement prévu pour être gardé secret, le rapport Khrouchtchev est finalement transmis aux comités locaux du PCUS pour être lu aux militants. En ces temps de guerre froide propice à l'espionnage réciproque, il est vite rendu public à l'étranger.
Ce rapport sert aussi de base au nouveau dirigeant soviétique pour entamer des réformes et une politique de déstalinisation de l'URSS. Il s'attaque au culte de la personnalité : les portraits de Staline, ses statues, sont supprimés. Son corps est également enlevé du mausolée de la place Rouge à Moscou où repose Lénine. L'économie est réorientée pour améliorer les conditions de vie