la detente
Dans chacun des deux blocs, pro-soviétique et pro-américain, les deux superpuissances sont contestées.
À l’Ouest, De Gaulle prend ses distances avec les États-Unis et l’OTAN, en se retirant du commandement intégré de l'Alliance atlantique en 1966. La France continue néanmoins à être membre de l'OTAN mais le siège de l'organisation quitte le pays.
Le modèle soviétique est contesté en Europe de l'Est. En août 1968, la Tchécoslovaquie est envahie par les troupes du pacte de Varsovie : le Printemps de Prague touche à sa fin, la doctrine Brejnev de 1968 énonçant une « souveraineté limitée » pour les pays du bloc de l'Est, justifiant ainsi l'intervention de Moscou. En 1969, Willy Brandt devient chancelier de la RFA et engage une politique de rapprochement et d’ouverture à l’Est, l'« Ostpolitik », rompant ainsi avec la doctrine Hallstein de non-reconnaissance de la RDA. Les deux États se reconnaissent mutuellement en 1972 et entrent à l’ONU en 1973.
Confronté à une intense agitation intérieure (Convention nationale démocratique de 1968, mouvement hippie, etc.), Richard Nixon énonce la doctrine Nixon en 1968, qui décide une réduction de l'engagement militaire direct du Pentagone dans le monde, celui-ci optant de plus en plus pour un interventionnisme discret, via les forces spéciales, et des « guerres proxy » (par intermédiaire). Dans le même temps, la Realpolitik de Kissinger admet l'existence de l'URSS et le dialogue nécessaire, en même temps de l'usage de la carotte et du bâton. En 1971, la publication des Pentagon Papers choque les Américains, qui découvrent les opérations secrètes de la CIA. Le « Credibility gap » (manque de crédibilité), bien réel celui-là, vient remplacer le « Missile gap » et le « Bomber gap » fortement exagérés par les forces armées américaines4.
En 1975, les accords d’Helsinki5 sont signés par 33 États européens, URSS comprise dans la somme, le Canada et les États-Unis.