La défense de zola contre ferragus.
Le 21 février 1868, moins d’un mois après la parution de la critique de Ferragus, Laurie, Laurie Casula de son vrai nom, publie à son tour une critique, mais élogieuse cette fois, à l’encontre de Zola et de son roman Thérèse Raquin également.
~Un homme doté d’un minimum de connaissance littéraire ne peut comparer Thérèse Raquin à un résidu d’horreur, d’où on a égoutté tout le sang et toutes les infamies comme le fait Ferragus. Ne sait-il donc pas ce qu’est le naturalisme ? Ce moyen artistique et littéraire qui, par l’application à l’art des méthodes de la science positive, vise à reproduire la réalité avec une objectivité parfaite et dans tous ses aspects, même les plus vulgaires. Alors oui, Zola a montré peut-être plus d’aspects vulgaire que d’autre, mais ce roman, on ne le sait peut-être pas encore, est le roman des siècles à venir. Avez-vous lu beaucoup de livre qui dès l’incipit donne le ton comme le fait Thérèse Raquin ? Qui sans véritable description nous fait ressentir ce que nous fait ressentir l’œuvre de Zola ? Le sujet de Thérèse Raquin est pourtant tellement captivant. Mariage forcé, adultère, meurtre, peur, passion dévorante et tout ce qui s’en suit. Certain passage de l’œuvre sont tout simplement des plus merveilleux. Lisez-donc celui-ci : « Le soir, Thérèse, au lieu d’entrer dans sa chambre, qui était à gauche de l’escalier, entra dans celle de son cousin, qui était à droite. Ce fut tout le changement qu’il y eut dans sa vie, ce jour-là. Et, le lendemain, lorsque les jeunes époux descendirent, Camille avait encore sa langueur maladive, sa sainte tranquillité d’égoïste, Thérèse gardait toujours son indifférence douce, son visage contenu, effrayant de calme. » Je ne pense pas que l’on puisse décemment comparer ceci à un spectacle ignoble.