"L'union européenne doit avoir une capacité autonome d'action, appuyée sur des forces militaires crédibles, avec les moyens de les utiliser et en étant prête à le faire afin de répondre aux crises internationales". Ainsi concluait le sommet franco-britannique de Saint-
Malo il y a dix ans. Aujourd'hui la Défense européenne continue à faire débat. D'aucuns s'interrogent sur sa nécessité alors que d'autres répondent qu'une telle exigence relève de l'utopie dans une Europe à vingt sept.
À la fin de la Seconde guerre mondiale, les nations européennes épuisées par cinq années de conflit aspirent à reconstruire une Europe stable et démocratique. La sécurité en est une dimension fondamentale. Les objectifs qui consistent à s'opposer aux nouvelles menaces, à lutter contre le terrorisme et à oeuvrer pour la paix, occupent une place majeure dans cette démarche. De la mise en place de concepts et de structures politico-militaires au sein des institutions européennes au déploiement des opérations sur le terrain, l'Europe de la Défense n'est plus une aspiration discutable mais une réalité. Grâce à cette vision stratégique, l'Europe s'impose comme un acteur majeur sur la scène internationale. Aujourd'hui les soldats de 25 des 27 pays de l'Union se battent côte à côte en Afghanistan pour défendre des valeurs communes et assurer la paix du monde.
À l'heure où la France assure la Présidence de l'Union, Paris entend redonner du souffle à la Défense européenne pour la doter d'une capacité d'intervention de dix mille hommes pendant une durée d'au moins deux ans.
Hautement souhaitable pour asseoir sa crédibilité politique et par souci d'économie, la
Défense européenne, si elle existe bien, demeure tributaire de la bonne volonté des États membres et un long chemin reste à parcourir pour parler sérieusement d'une "Défense européenne
fédérale".