La fille a fleur
Oui, la faiblesse peut se dresser contre la violence ; oui la jeune fille peut faire face aux soldats. Elle ne dit rien, elle regarde les soldats et son regard sérieux, intense, est prière. C’est sa fleur, petite et lumineuse, ce sont ses mains jointes que je vois. Les baïonnettes n’ont plus d’importance ; ces objets phalliques sont ridiculisés.
« J’ai mis devant toi la vie et la mort. Choisis la vie. » Dt 30,19. Encore plus que des paroles, cette image fait résonner au fond de moi le projet de Dieu pour l’humain. Être des artisans de paix, c’est possible, non pas en restant frileusement à l’abri mais en se levant (en ressuscitant ?) et en s’interposant.
Cette jeune fille me dit que j’ai une responsabilité personnelle face à la société, seule contre la multitude je peux faire quelque chose, un geste dérisoire mais indispensable.
Elle tient une fleur, c’est beau et fragile une fleur ; on sait les ravages que la guerre du Vietnam a faits sur la nature. La guerre remplace les champs de fleurs par des champs de mines. Dieu a rendu l’humain responsable du devenir de la création ; qu’en faisons-nous ? C’est la question que j’entends. Demain nos enfants trouveront-ils encore des fleurs dans les champs, des oiseaux dans les arbres et des poissons dans la mer ? Il y a bientôt quarante ans que cette photo a