La france en déclin
Le déclin est un affaiblissement, une régression, c’est un terme qui se réfère à la déchéance, à la décadence, à la décrépitude et qui sous-entend l’état d’une chose qui touche à sa fin. S’opposant à une idée de croissance et de progrès, le déclin se pense évidemment par rapport à un certain passé et surtout à l’idée que l’on se fait d’un passé de toute évidence bien meilleur.
Récurrente et très présente dans les discours et les analyses actuelles, la question du déclin de la France soulève de nombreux débats, qu’il s’agisse d’un déclin économique, culturel, moral ou social. Apparemment, la France serait aujourd’hui une nation vieillissante, morose, peu crédible sur la scène internationale, peu audacieuse et peu créative. Alors que certains de ses voisins européens connaissent un nouveau dynamisme et alors que la France était un pays prestigieux, il semble que celle-ci n’ait pas réussi à s’adapter aux nouveaux enjeux du monde contemporain.
C’est avec la publication du Désarroi français d’Alain Duhamel et surtout de La France qui tombe de Nicolas Baverez en 2003 que la polémique sur le déclin de la France est vraiment posée. Décrite par ce dernier comme une « nation déclinante et inquiète », marquée par « le sentiment de vulnérabilité d’une hyperpuissance déstabilisée », l’état de la France apparaît dans cet ouvrage véritablement alarmant et catastrophique. Leurs thèses se veulent explicitement violentes et brutales, comme un « arrachement » au conservatisme. Pour autant, il faut bien voir que le thème du déclin n’est pas nouveau. On retrouve la hantise du déclin, le spectre de la régression de façon cyclique dans l’histoire, certainement parce que l’identité française renvoie aussi à une certaine idée de la France et de sa puissance. Cette hantise se pense par rapport à un passé souvent glorifié et mythifié, c’est donc d’abord une perception dont on peu remettre en cause la réalité et la légitimité.