La genisse la chevre et la brebis en societe avec le lion
La Génisse, la Chèvre et leur sœur la Brebis,
Avec un fier Lion, Seigneur du voisinage,
Firent société, dit-on, au temps jadis,
Et mirent en commun le gain et le dommage.
Dans les lacs de la Chèvre un Cerf se trouva pris.
Vers ses associés aussitôt elle envoie.
Eux venus, le Lion par ses ongles compta,
Et dit : Nous sommes quatre à partager la proie;
Puis en autant de parts le Cerf il dépeça;
Prit pour lui la première en qualité de Sire:
Elle doit être à moi, dit-il; et la raison,
C'est que je m'appelle Lion:
A cela l'on n'a rien à dire.
La seconde, par droit, me doit échoir encor:
Ce droit, vous le savez, c'est le droit du plus fort.
Comme le plus vaillant je prétends la troisième.
Si quelqu'une de vous touche à la quatrième
Je l'étranglerai tout d'abord.
Firent société: s’associèrent.
Le gain et le dommage: Les pertes et profits.
Les lacs sont des lacets tendus sur le passage du petit gibier pour le piéger par étranglement.
Par ses ongles compta signifie que le lion compte sur ses griffes. Ongle ou griffe du lion l’un et l’autre se dit. » (Richelet)
Je m'appelle lion: Voir Phèdre (I, V) « Je prends la première part parce que je m’appelle le Lion. »
Me doit échoir doit m’échoir.
Je prétends: Je revendique, je réclame.
Tout d'abord: Immédiatement.
Commentaire de Texte, "La Génisse, la Chèvre, et la Brebis, en société avec le Lion".
Phèdre a écrit au ......................... la fable ........................... . Au XVIIe siècle, Jean de La Fontaine, écrivain classique, la reprendra comme il l'a fait avec celles d'Esope, et en modifiera l'aspet formel afin de la rendre plus attrayante. Il la nommera "La Génisse, la Chèvre, et la Brebis, en société avec le Lion" Au travers de ses fables, il critique la société dans laquelle il vie, et pour chacune d'elle, il fait passer un message en incluant une morale en rapport avec les péripeties de ses protagonistes, qui sont