La gorge coupée par michel leiris.
Ecrivain, ethnographe, critique d'art, mais aussi Satrape du Collège de Pataphysique, Michel Leiris (1909-1990) est l’une des figures majeures de la littérature française du XXe siècle. S’il se distingue, c’est aussi grâce à une approche résolument psychanalytique et moderne de ses écrits ; et parmi lesquels il conviendra de citer L'Afrique Fantôme (1934), L’âge d’homme (1939), ou encore La règle du jeu divisé en quarte tomes : Biffures (1948), Fourbis (1955), Fibrilles (1966), et Frêle Bruit (1976).
Avec L’âge d’homme qui fut très probablement inspiré par les Confessions de Jean Jacques Rousseau, Michel Leiris retrace les moments clefs de sa vie avec le regard rétrospectif de l'autobiographe. Il élabore ainsi son œuvre d’une part pour se décrire lui-même tel qu’il est vraiment, mais aussi dans le but de dénoncer un monde d’adulte, fondé sur la duplicité et le mensonge. Suivant cette optique, il y relate notamment un épisode traumatisant de son enfance, et que Leiris interprète comme un élément constitutif de sa personnalité : l’ablation des végétations qu’il avait dans la gorge. Mais ce qui contribue d’autres parts à l’originalité de son mémoire, est qu’il ne suit pas un ordre chronologique mais bien, thématique, ce qui divise l’œuvre de manière inédite.
Nous allons donc analyser l’extrait « Gorge coupée », et montrer que les adultes sont répréhensibles par contraste avec l’innocence des enfants. Nous pourrons ainsi étudier une rupture qui s’est produite chez M. Leiris, et mettrons en évidence que certains évènements de notre vie sont susceptibles de conditionner notre vision du monde.
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- A présent que nous avons introduit le contexte de L’extrait « gorge coupée », il conviendra dans un premier temps de démontrer que L’âge d’homme