LA GRANDE PEUR DE 1789 De Georges Lefeb Hellip
Mardi, 11 novembre 2014
LA GRANDE PEUR DE 1789 de Georges Lefebvre
Présentation par Michel Biard et Hervé Leuwers
Georges Lefebvre a publié ce livre en 1932 à l’âge de 58 ans ; il a participé à la fondation des
Annales d’histoire économique et sociale. En 1932, il est à la tête des études robespierristes. En 1937, il obtient la chaire d’histoire de la Révolution à la Sorbonne.
C’est un livre à part : foisonnement d’exemples, force des analyses, chapitres courts qui s’adressent à un public large. Le livre a été réédité en 1956, 1970, 1988 et en 2014.
Il cherche à souligner les distinctions entre la grande peur et les craintes des brigands, des complots, de la guerre ou des troubles frumentaires et antiseigneuriaux. Il souligne que la grande peur n’a pas touché toutes les provinces, que certaines régions périphériques ont été épargnées.
Il montre et analyse le mécanisme : naissance de 6 ou 7 frayeurs originelles entre le 20 (à
Nantes) et le 28 juillet (à Ruffec). Il y a eu des phénomènes d’amplification de la panique et la
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La grande peur de 1789 de Georges Lefebvre diffusion de « peurs relais ». Il s’intéresse à la circulation des informations et aux lieux où elles se rejoignent. Il recherche les causes dans l’imaginaire populaire ; il écarte la thèse du complot, de l’aveuglement et de la violence de la foule. Il rappelle les causes des angoisses populaires : l’errance, l’insécurité alimentaire, la pression fiscale, l’imprécision de l’information, la méfiance. Il veut comprendre comment des rumeurs ont pu paraitre vraisemblables. Il pense à une synthèse des peurs avec la certitude d’un « complot aristocratique » (aujourd’hui nuancé par Timothy Tackett dans « La
Grande Peur et le complot aristocratique », Annales historiques de la Révolution française, n°335,
2004).
Il souligne l’importance des phénomènes collectifs dans l’histoire de la Révolution. Il rejoint
Michelet et Jaurès sur certains points ; il montre les liens de