La guerre, et la paix
L'ouvrage se partage en cinq grandes parties : Phénoménologie de la guerre, De la nature de la guerre et du droit de la force, La guerre dans les formes, De la cause de la guerre et Transformation de la guerre. Alexis PHILONENKO estime que "l'intuition philosophique de Proudhon semble avoir été aussi celle de PASCAL qui pose les relations étroites entre lajustice et la force (PASCAL, Oeuvres complètes, édition J Chevalier, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1954, Pensées, n°285). Avant ces grands chapitres résume ainsi sa démarche dans une Préface : "J'ai entrepris de réhabiliter un droit honteusement méconnu par tous les juristes, sans lequel le droit des gens, ni le droit politique, ni le droit, n'ont de vraie et solide bases : ce droit est ledroit de la force. J'ai soutenu, prouvé, que ce droit de la force, ou droit du plus fort, dont le nom est pris chaque jour comme une ironie de la justice, est un droit réel, aussi respectable, aussi sacré que tout autre droit, et que c'est sur le droit de la force, auquel la conscience humaine, en dépit des divagations de l'école, a cru dans tous les temps, que repose en définitive l'édificesocial. Mais je n'ai pas dit pour cela que la force fit le droit, qu'elle fût tout le droit, ni qu'elle fût préférable en tout à l'intelligence. j'ai protesté, au contraire, contre de pareilles erreurs. - J'ai rendu hommage à l'esprit guerrier, calomnié par l'esprit industriel : mais je n'en ai pas moins reconnu que l'héroïsme doit désormais céder la place à l'industrie. - J'ai rétablit la guerredans son antique prestige ; j'ai fait voir contre l'opinion des gens de loi qu'elle est essentiellement justicière, mais sans prétendre qu'il fallût transformer nos tribunaux en conseils de guerre : loin de là, j'ai montré que, selon toutes probabilités, nous marchons vers une époque de pacification indéfinie. - Voilà ce que j'ai dit, et que je croyais avoir rendu suffisamment intelligible pour unhomme de métier. Il parait que je me suis trompé."
Il commence sa première partie, Phénoménologie de la guerre, en bon polémiste, par cette formule : "Salut à la guerre! C'est par elle que l'homme à peine sorti de la boue qui lui sert de matrice, se pose dans sa majesté et dans sa vaillance ; c'est sur le corps d'un ennemi abattu qu'il fait son premier rêve de gloire et...
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