La guerre l'algérie
La signification de la guerre d'Algérie
Côté français
Pour la France des années 1950, la perte éventuelle de l'Algérie représenterait une atteinte à son rang de grande puissance, symbolisé depuis la fin du XIXe siècle, par sa présence coloniale dans le monde. L'Algérie, au cœur du Maghreb, entre Afrique noire et Proche-Orient, est la pièce maîtresse de son dispositif. L'apport de la colonie algérienne à l'économie nationale, longtemps limité à une agriculture commerciale dynamique, s'est transformé grâce aux découvertes de pétrole et de gaz qui se multiplient après 1951. L'Algérie constitue également la seule colonie française de peuplement, avec un million d'« Européens » en 1954 (des Français, mais aussi des Italiens, des Espagnols et des Maltais, qui bénéficient de la naturalisation automatique), dont les avantages sont à opposer à la sous-administration et au sous-équipement de la population musulmane. Celle-ci, de statut coranique, en forte croissance démographique, est en partie réduite à la misère par la crise agraire. Côté algérien
Une confiance diminuée
Pour les Algériens, la lutte armée manifeste une désillusion réelle à l'égard des promesses françaises. En 1937, le projet Blum-Viollette étendant le droit de vote à une minorité de musulmans a été repoussé. En 1947, un nouveau statut organique est octroyé, créant une Assemblée algérienne dont la moitié des représentants est élue par un collège de 522’000 citoyens français, et l'autre moitié par un collège de 1’20’0000 musulmans non citoyens ; mais, dès 1948, le vote du collège musulman est truqué par le gouverneur général Naegelen appuyé par l'opinion pied-noir, et donne la majorité aux candidats