La liberté chez l'homme est elle réèlle ?
La question de la liberté, donc, peut être considérée comme une question métaphysique par excellence si nous considérons l'être humain dans sa possibilité de causer complètement ses actions, c'est-à-dire causa sui, ce qui dans l'antiquité était le point de vue d'Aristote, d'Épicure, de Ciceron; donc il s'agit d'un statut de l'être humain au sein de la nature.
Mais, car l'homme existe dans un contexte déterminé, physique et social, une liberté inconditionnée n'est pas possible. La liberté qualifie en effet la relation de l'être humain en tant qu'agent et du monde physique, relation notamment considérée dans son rapport à un déterminisme supposé ou réel. Cette question concerne donc particulièrement l'immanence et la transcendance de la volonté humaine par rapport au monde.
La liberté s'oppose en général (ce n'est donc pas toujours le cas) au déterminisme, au fatalisme et à toute doctrine qui soutient la thèse de la nécessité du devenir. Le concept de liberté divise très schématiquement les philosophes en deux camps:
ceux qui en font le fondement de l'action et de la morale humaines (Épicure, Descartes, Kant), et ceux qui nient une quelconque transcendance de la volonté par rapport à des déterminismes tels que la sensibilité (Démocrite, Spinoza, Nietzsche):
« Il existait deux opinions sur lesquelles se partageaient les anciens philosophes, les uns pensant que tout se produit par le destin, en sorte que ce destin apportait la force de la nécessité (Démocrite, Héraclite, Empédocle, Aristote étaient de cet avis), les autres pour qui les mouvements volontaires de l’âme existaient sans aucune intervention du destin; Chrysippe, en position d’arbitre officieux, me paraît avoir choisi la position intermédiaire; mais il se rattache plutôt à ceux qui veulent voir les mouvements de l’âme libérés de la nécessité. »
— (Cicéron, Du destin, §39)
On dirait aujourd'hui qu'il y a une opposition entre